Quatre ravissantes « pom-pom girls » sont les protagonistes du jeu chorégraphique aléatoire que constitue la dernière pièce du collectif franco-autrichien Superamas.

 

Ces jeunes filles pleines d'entrain enflamment le public du « Casino Linz », incarnant un stéréotype féminin à l'américaine, symbolisant l'expérience live passionnante, le match à domicile à la télévision, l'image des jeunes femmes dans notre monde médiatique coloré ainsi que le code du désir et de l'abus.

 

Elles dépassent les limites de leur rôle cliché, devenant des furies trash, des doubleuses, des chanteuses et des personnages dans un tableau vivant. La pièce s'ouvre sur un personnage de dessin animé citant une critique des « processus d'esthétisation » utilisés par la politique pour divertir et ainsi contrôler le peuple.

 

Puis le jeu commence avec des images, des situations, des contextes et des clichés. Superamas transforme le studio de danse en espace théâtral, en galerie, en cinéma, puis à nouveau en studio, intégrant des scènes et des installations issues de leurs œuvres précédentes.

 

« Casino » est conçu comme une œuvre spécifique à un lieu, destinée à être jouée dans des musées ou des grands magasins sous de nouvelles variations, toujours dans le but de renouveler la relation du groupe avec son public. En théorie, ils ne veulent pas semer la confusion ou mystifier – le public doit comprendre leur travail – mais être à la fois critiques et divertissants.

 

Dans la pratique, Superamas joue des sons doux-amers sur le piano de notre moralité supposée, avec un succès croissant.

 

Helmut Ploebst, Ballet-tanz 08/09/2005